Ressource enseignant - Présentation de concept



Description de la notion

Il y a plusieurs millions d'années, les animaux vivaient sous l'eau dans des conditions où leurs yeux étaient toujours humidifiés. Au cours de l'évolution, les animaux commencèrent à vivre hors des milieux marins et durent s'habituer aux nouvelles conditions qui s'offraient à eux. C'est durant cette période que les larmes seraient apparues selon de nombreux scientifiques, l’œil n’étant plus humidifié en permanence. Les larmes sont indispensables au bon fonctionnement de l'œil et permettent également de le protéger contre tous ces nouveaux stimuli et corps étrangers que l’on retrouve sur la Terre. Ainsi, tout le monde pleure, mais pourquoi pleurons-nous? Dans le texte qui suit, nous analyserons d'abord les composantes des larmes et les fonctions de ce liquide lacrymal. Ensuite, nous expliquerons le système lacrymal, pour finalement parler de ce qui cause les larmes.


Composantes des larmes et leur fonction

Les larmes sont définies, selon Le Petit Larousse Illustré, comme étant des « goutte[s] de liquide aqueux et salé produites par les glandes lacrymales, humidifiant et protégeant la cornée, et éliminées dans les fosses nasales. » Afin de bien comprendre le fonctionnement du système lacrymal, il faut d'abord savoir de quoi sont constituées les larmes. On y retrouve en grande proportion du sel, mais l’eau demeure la composante principale de ce liquide. L'eau des larmes provient de ce que l'on boit et de ce que nous absorbons lorsque nous mangeons. De plus, le sang humain est composé de quatre-vingt-dix pour cent d'eau et c'est dans ce liquide que les glandes lacrymales vont y puiser la grande majorité de l’eau dont elles ont besoin pour former les larmes. La substance saline est également d'une grande importance dans le système lacrymal, car toutes les cellules du corps en sont constituées et cela assure leur survie. Il y a aussi, dans la composition des larmes, des anticorps et des lysozymes qui sont des enzymes antibactériennes qui gardent l'œil stérile. Puisque le système lacrymal est étroitement lié au système nasal, on trouve aussi une petite proportion de graisse et de mucus dans les larmes. Les larmes, comme nous l'avons mentionné plus tôt, sont essentielles au bon fonctionnement de l'œil. Elles ont pour fonction de « fournir une surface réfringente lisse pour [avoir] une vision claire [et elles ont aussi comme rôle de] baigner la cornée et la conjonctive pour assurer leur fonctionnement approprié et leur survie. » Les larmes humidifient et lubrifient la partie externe de l'œil. Par ailleurs, lorsque nous sommes malades et que nous faisons de la fièvre, les pleurs lubrifient l'œil qui est asséché en raison de l'augmentation de la température de notre corps. Les larmes nettoient notre œil et le protègent contre les corps étrangers et les stimuli nocifs de notre environnement. Elles désinfectent également les yeux et permettent de prévenir un grand nombre d'infections. Toutes ces fonctions servent à maintenir la santé de l'œil et assurent le bon fonctionnement de l'un des cinq sens : la vue.


Système lacrimal

Pour bien comprendre comment se forment les larmes, il est nécessaire de connaître la principale partie concernée de l’anatomie humaine, c’est-à-dire, l’œil dans son ensemble. L’œil adulte, si petit soit-il (il fait seulement 2,5 centimètres de diamètre), est un appareil très complexe du corps humain. Nous ne pouvons seulement qu’en apercevoir le sixième antérieur puisque le reste est entouré par un coussin de graisse et par les parois osseuses de l’orbite qui sont nécessaires à la protection de l’œil. Sa structure comprend les muscles du bulbe de l’œil, les paupières, la conjonctive et l’appareil lacrymal sur lesquels nous nous attarderons plus loin lorsque nous traiterons de comment se créent les larmes. Les paupières assurent la protection de l’œil en s’unissant aux angles internes et externes de ce dernier. Les glandes tarsales, qui sont en fait des glandes sébacées modifiées, sont associées au bord des paupières et produisent une sécrétion huileuse nécessaire à la lubrification de l’œil et au ralentissement de l’évaporation des larmes. On y trouve aussi, entre les cils, des glandes sudorifères modifiées que l’on appelle les glandes ciliaires. La conjonctive, qui est une membrane délicate, prévient la dessiccation de l’œil en sécrétant un mucus lubrifiant.

L’appareil lacrymal est formé premièrement de la glande lacrymale qui est située sous chaque paupière supérieure dans le coin extérieur de l’œil. « Elle libère continuellement une solution saline (larmes) sur la face antérieure du bulbe de l’œil par l’intermédiaire d’une dizaine de ductules excréteurs de petites dimensions. » L’appareil lacrymal est aussi composé de plusieurs conduits qui ont comme fonction de drainer les sécrétions lacrymales dans la cavité nasale. « Les larmes se répandent en diagonale sur la surface du bulbe de l’œil pour atteindre les deux canalicules lacrymaux du côté médial. » Les larmes entrent ensuite dans le sac lacrymal puis se déversent dans le conduit lacrymo-nasal. C’est pour cette raison que, lorsque nous pleurons, notre nez coule sans cesse. Il est important de noter que le système nasal est étroitement lié à la bouche où l’on peut retrouver des sécrétions lors des pleurs. L’os lacrymal est une autre partie de ce système qui joue un rôle important car on y retrouve un sillon qui permet l’écoulement des larmes. Une production de larmes constante permet de maintenir la lubrification de l’œil. C’est seulement lorsqu’il y a sécrétion lacrymale excessive, c’est ce qui se produit lorsque les canaux lacrymaux n’arrivent plus à absorber l’eau qui est sécrétée par les glandes lacrymales, que nous pouvons apercevoir les larmes couler sur les joues. On parle ici d’un débordement hors des paupières et cela provoque une congestion nasale. En somme, chacune des larmes que nous déversons est conçue à travers ce processus complexe.

Causes du déclenchement des larmes

Il existe une multitude de facteurs qui font en sorte que nous pleurons. C'est avant tout pour « [...] répondre à une agression physique ou chimique, mais aussi pour réduire une tension émotionnelle. » En effet, les larmes servent, la plupart du temps, à déloger un corps étranger ou une substance chimique irritant l'œil. Par exemple, l'oignon contient une enzyme libérant un gaz irritant qui s'échappe lorsque nous le coupons et brisons ses molécules. C'est la raison pour laquelle nous pleurons lorsque nous tranchons ce légume. Par la suite, selon certains chercheurs, un bouleversement émotionnel peut susciter en nous une série de réactions menant à l'apparition des larmes; il s'agit là de réponses réflexes. Par exemple, les émotions, telles que le chagrin, la peur, la joie, la rage et la délivrance, vécues de façon intense, contribuent à une déstabilisation émotionnelle. Selon l'ophtalmologiste Yves Pouliquen, le cerveau sécréterait des substances chimiques nommées endorphines, ayant des propriétés euphorisantes, qui aideraient à stabiliser ces états émotionnels. En plus, lorsque nous pleurons en raison de la douleur, lesdites endorphines aident, par le fait même, à diminuer la souffrance. En troisième lieu, il est important de rappeler que le système lacrymal est en étroite relation avec la cavité nasale. Comme mentionné plus haut, les larmes, avant de s'écouler, s'amassent dans le conduit lacrymo-nasal. À cet endroit se trouve le sac lacrymal qui a pour fonction de stocker les larmes. Il a une capacité de 10 mm3. Lorsque ce volume est dépassé, le liquide excédentaire s'écoule par le nez. En revanche « lorsque le débit dépasse 100 mm3 par minute, les larmes débordent et se mettent à couler sur les joues ». Pour les mêmes raisons, un rhume bloquera en partie le drainage de la surface de l'œil, car la muqueuse lacrymale deviendra inflammée et l'œil deviendra larmoyant à son tour.


Bibliographie

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