Dès la puberté, le garçon et la fille sont biologiquement capables de concevoir un enfant. Au plan psychosocial, par contre, la situation est toute autre et les adolescents ne sont généralement pas en mesure de prendre soin et d’éduquer un enfant. Une étude canadienne récente sur la santé a montré que la majorité des canadiens et canadiennes ont leur première relation sexuelle au cours de leur adolescence, à l’âge moyen de 16,5 ans (Rotermann, 2005). Certains l’ont par contre plusieurs années plus tôt que cet âge moyen. Il est donc primordial que les élèves de la fin du primaire comprennent bien comment peut être conçu un enfant afin d’éviter d’assumer une responsabilité au-delà de leurs capacités et aux conséquences sociales et psychologiques lourdes.
La fille Chez la fille, c’est le début des menstruations qui, la plupart du temps, est signe de puberté et de la possibilité de concevoir un bébé lors d’un rapport sexuel. Comme il est possible pour une fille d’être enceinte avant le début de ses menstruations (puisqu'elle ne peut savoir quand elle aura ses premières menstruations et que l’ovulation a lieu 14 jours avant les menstruations), les adolescents doivent recourir en tout temps à des méthodes de contraception efficaces afin d’éviter de concevoir un enfant non désiré. Pour comprendre la pertinence d’une telle pratique, les adolescents doivent d’abord comprendre comment est conçu un enfant et comprendre sommairement comment fonctionnent les cycles ovarien et menstruel de la fille. Le cycle ovarien a une durée moyenne de 28 jours. Il se déroule en deux phases. La première phase est la phase folliculaire et est d’une durée approximative de 14 jours. Lors de cette phase, sous l’effet d’hormones, quelques follicules, situés dans l’un des ovaires de la fille, se mettent à se développer. Chacun de ces follicules contient un œuf qui deviendra peut-être un ovule. Normalement, un seul de ces follicules atteindra sa maturité à chaque cycle. Au 14e jour du cycle, l’œuf contenu dans le follicule ayant atteint sa maturité est expulsé du follicule qui se retrouve à la surface de l’ovaire. Débute alors la deuxième phase du cycle : la phase lutéale. Lors de cette phase, l’œuf sera récupéré par la trompe de Fallope adjacente et cheminera dans celle-ci jusqu’à atteindre l’utérus. Le follicule déchiré (qui se retrouve à la surface de l’ovaire) se cicatrisera et deviendra un corps jaune. Ce corps jaune sécrète alors des hormones qui déclenchent l’épaississement de l’endomètre (l’endomètre, qui est la partie interne de l’utérus, se gorge alors de sang). Dans le cas d’une fécondation, c’est-à-dire lorsqu’un rapport sexuel donne lieu à une fécondation, l’œuf est pénétré par un des millions de spermatozoïdes qui entrent dans le vagin de la fille. Cette rencontre se fait habituellement lorsque l’œuf est dans l’une des trompes de Fallope. L’œuf fécondé, que l’on appelle alors zygote, arrive dans un milieu utérin gorgé de sang après avoir cheminé plusieurs heures. Il peut s’y accrocher et se développer pour devenir un embryon, puis, après huit semaines, un fœtus. Dans le cas où il n’y a pas fécondation, l’œuf sera simplement éliminé en même temps que le sang, donnant lieu aux menstruations (La société des obstétriciens et gynécologues du Canada, 2009)
Le garçon Chez le garçon, la puberté est signe du début de la production de spermatozoïdes par les testicules et donc de la possibilité de concevoir un enfant avec une fille pubère. Lors d’un rapport sexuel, plus particulièrement lors de l'éjaculation, des millions de spermatozoïdes sont libérés par le pénis dans le vagin. Les spermatozoïdes parcourent le vagin, le col de l’utérus, l’utérus ainsi qu’une partie des trompes de Fallope. C’est dans l’une d’elles qu’a lieu, dans la plupart des cas, la fécondation.
La fécondation Généralement, un seul ovule sera fécondé par un seul spermatozoïde. Il peut arriver cependant, comme dans le cas de jumeaux ou de triplets, que plus d’un ovule soient fécondés par plus d’un spermatozoïde ou que plus d’un spermatozoïde fécondent le même ovule. Il peut également arriver, comme c’est le cas pour les jumeaux identiques, qu’un seul ovule soit fécondé par un seul spermatozoïde et que l’œuf qui en résulte se sépare en deux pour former deux embryons.
Le développement de l’embryon et du foetus pendant la grossesse À la suite de la fécondation, l’ovule et le spermatozoïde fusionnés forment un zygote qui contient la moitié du matériel génétique maternel et la moitié du matériel génétique paternel. Cette seule cellule pourra, à la suite de plusieurs divisions cellulaires, devenir un embryon, puis, au bout de huit semaines et de nombreuses divisions cellulaires, devenir un fœtus. Pour ce faire, l’embryon devra d’abord s’accrocher aux parois de l’utérus qui est maintenant prêt à l’accueillir. En effet, le corps jaune, formé du follicule duquel l’ovule fécondé a été expulsé, a contribué à sécréter les hormones nécessaires à maintenir l’intérieur de l’utérus propice à nourrir l’embryon et le fœtus. Sept jours après la fécondation, l’embryon commence ce que l’on appelle la nidation. Il s’enfoncera dans l’endomètre où se formera le placenta qui favorisera les échanges entre l’embryon et le sang maternel. Le placenta permet entre autres à l’embryon ou au fœtus de respirer, de se nourrir et de le protéger contre les microbes (mais pas contre les virus). Une mince couche de cellules fait la transition entre le sang maternel et le sang de l’embryon ou du fœtus. C’est cette mince couche de cellules qui permet les transferts d’oxygène et de nutriments. Cette mince couche laisse également passer l’alcool, les drogues ainsi que plusieurs constituants des médicaments pris par la mère. De manière générale, on peut dire que toutes les structures majeures du corps humain s’ébauchent pendant la période embryonnaire. Dès la huitième semaine, le cerveau, la moelle épinière, le cœur, les yeux, les oreilles, la bouche, le nez ont commencé à se former. La formation de ces différentes structures se termine généralement à la 39e semaine. Les détails des différentes étapes du développement de l’embryon et du fœtus jusqu’à sa naissance peuvent être consultés dans le document suivant (EtapesDeveloppementEmbryonFoetus).
La respiration et l’alimentation du foetus Dans l’utérus, pendant son développement, le fœtus arrive à respirer et à s’alimenter. En fait, le fœtus ne mange pas et ne respire pas comme nous le faisons. Il le fait via le cordon ombilical et le placenta. Le cordon ombilical, qui contient deux artères et une veine, est relié au placenta (Inconnu, 2009). Le placenta peut quant à lui être décrit comme une masse de chair remplie de vaisseaux sanguins et reliée, d’un côté, au cordon ombilical et, de l’autre côté, à la muqueuse de l’utérus (Vulgaris-médical, 2010). Le dioxygène et les nutriments contenus dans le sang de la mère sont transmis, via le placenta et le cordon ombilical, au fœtus. Le cordon ombilical fait quant à lui le transfert de ces substances dans le sang du fœtus et retransmet au placenta les déchets contenus dans le sang du fœtus (Mairesse, 2009). C’est ainsi que le fœtus s’alimente et respire.
La contraception De manière générale, on peut dire que la contraception empêche soit : la rencontre entre le spermatozoïde et l’ovule (le condom, le diaphragme, la cape cervicale), la libération d’ovule (la pilule contraceptive, le timbre contraceptif, l’anneau vaginal, le Depo Provera[1]) ou l’implantation de l’embryon dans l’utérus (le stérilet). L’efficacité de chacune de ces méthodes contraceptives dépend également de l’utilisation qu’on en fait. Par contre, seul le condom peut permettre à la fois la contraception et une protection contre les ITS (infections transmissibles sexuellement) (La société des obstétriciens et gynécologues du Canada, 2009).
[1] Méthode contraceptive hormonale administrée par injection à toutes les douze semaines. Elle empêcherait la libération de l’ovule par les ovaires. Les élèves de niveau primaire peuvent avoir des conceptions bien différentes concernant la fécondation et la grossesse, mais quelques études montrent tout de même certains points communs dans la façon dont les enfants comprennent la reproduction et la grossesse. Dans sa thèse, Ahlgrim (2001) a exploré comment des enfants de six ans de l’Angleterre, de la Suède, des Pays-Bas et des États-Unis répondent aux questions “D’où viennent les bébés?” et “Comment sont faits les bébés?”. Afin de classifier les réponses des enfants questionnés, elle a utilisé l’outil développé par Goldman et Goldman (1982), le « Origin of Babies Scale » (L’échelle de l’origine des bébés).
Sur les 48 enfants de six ans questionnés par Ahlgrim (2001), 19 ont répondu en géographes et ont donc expliqué que les bébés existaient depuis toujours. Quinze ont fournis une réponse illustrant le rôle du père seul, alors que neuf autres ont fournis une réponse illustrant le rôle du père et de la mère dans la conception. Un enfant a également introduit des éléments se rapportant à la biologie en mentionnant que des petites choses s’approchent de l’œuf et que, lorsque l’une de celles-ci arrive à toucher à l’œuf, le bébé commence à grandir. De Vecchi et Giordan (1989) ont quant à eux classé les conceptions qu’ont des enfants de niveau scolaire à propos de la reproduction et de la grossesse en quatre catégories : le préformisme femelle, le préformisme mâle, l’épigénisme de premier niveau et l’épigénisme de deuxième niveau (De Vecchi et Giordan, 1989, p. 101).
Préformisme femelle Des enfants croient que la mère seule, ou avec l’aide indirecte du père, fabrique l’enfant. Ils pensent en fait que le bébé est déjà présent dans le ventre de sa mère sous une forme qui n’est pas encore développée. Il peut être dans l’ovaire, l’ovule ou le ventre et, pour se développer, le père doit lui donner vie. Ainsi, le père fournit un petit quelque chose, que ce soit un spermatozoïde, du sperme ou autre chose, qui donnera la vie au bébé qui pourra par la suite se développer dans le ventre de la mère.
Préformisme mâle D’autres enfants croient par contre que le père joue le rôle principal dans la fécondation. Ces enfants assument donc que le père fabrique le bébé et qu’il est contenu dans le sperme ou le spermatozoïde. La mère joue quant à elle le rôle de milieu de développement du bébé. Un peu comme une graine qui pousse dans la terre pour se développer, le bébé serait né du sperme ou du spermatozoïde qui se développe dans le ventre de sa mère. Cette conception pourrait d’ailleurs découler des explications qui sont données aux enfants du père déposant une petite graine dans la maman.
Épigénisme (1er niveau) Il se peut également que certains enfants croient que le père et la mère contribuent de manière égale à la fécondation. Le père apporterait le sperme ou les spermatozoïdes et la mère l’ovule, l’ovaire, le sang menstruel ou des pertes vaginales afin de fabriquer le bébé. La substance fournie par le père se mélangerait avec la substance fournie par la mère afin de construire le bébé qui se développerait par la suite à l’intérieur de la mère.
Épigénisme (2e niveau) À ce niveau, les enfants arrivent à expliquer que les spermatozoïdes et les ovules possèdent des caractéristiques spécifiques qui seront transmises au bébé. Le spermatozoïde et l’ovule, lorsqu’ils se rencontrent, contribueraient tous les deux à la formation d’un bébé qui possèderait les caractéristiques de l’un et de l’autre. Les enfants de ce niveau n’arrivent par contre pas encore à expliquer comment cela se passe plus précisément. Les enfants auraient également, selon De Vecchi et Giordan (1989, p.102), des idées bien particulières en ce qui concerne l’alimentation et la respiration du fœtus dans le ventre de sa mère. En effet, plusieurs enfants croiraient que le fœtus se nourrit de substances solides par le cordon ombilical à partir de ce que la maman ingère. Les aliments solides transigeraient par la bouche ou le sein de la mère. Le cordon ombilical relierait donc, selon ces enfants, la bouche de la mère et le ventre du fœtus ou le sein de la mère et le ventre du fœtus. La respiration se ferait quant à elle par ce cordon, cette fois-ci relié entre les poumons de la mère, le nombril de la mère ou le vagin de la mère à la bouche du bébé ou au ventre du bébé. Ce cordon agirait donc en quelque sorte comme une prise d’air vers l’extérieur du ventre de la mère. *Cette SAÉ peut plus facilement être réalisée avec vos élèves à la suite de la SAÉ sur la puberté également disponible sur PISTES.* La principale intention d’apprentissage en lien avec cette SAÉ est que les élèves comprennent comment est conçu un enfant. Sans en comprendre tous les détails, nous nous attendons à ce que les élèves puissent comprendre que, pour qu’un enfant soit conçu, il doit d’abord y avoir un rapport sexuel entre un homme et une femme. Lors de ce rapport, l’homme libère des spermatozoïdes dans le vagin de la femme. Ces spermatozoïdes sont fabriqués par l’homme et serviront à féconder l’ovule qui est fabriqué par la femme. Ils devront également comprendre que le corps de la femme fabrique un ovule à chaque cycle ovarien. Normalement, un seul spermatozoïde arrivera à entrer dans l’ovule et ainsi à former avec lui une seule cellule qui deviendra, après s’être divisée et avoir grossi, un embryon, un fœtus, puis un bébé naissant. Le tout se déroule dans l’utérus de la femme et prend 9 mois. Afin de bien comprendre ces différentes explications, les élèves devront être capables d’identifier les éléments pertinents de l’anatomie des parties génitales de l’homme et de la femme. Nous nous attendons donc à ce que les enfants puissent nommer et reconnaître les parties incluses dans les schémas suivants :
Préparation des apprentissages Activité de préparation : Conceptions initiales sur les systèmes reproducteurs et la conception du bébé Intention : Sonder les conceptions initiales de vos élèves en ce qui a trait à la conception du bébé et aux différentes parties des systèmes reproducteurs. Durée : 1 période de 50 minutes
Aviser les parents Avant le déroulement de l’activité de préparation, il serait intéressant et pertinent de faire parvenir aux parents de vos élèves une lettre indiquant votre intention de faire des activités en lien avec le thème de la grossesse. Non seulement cela permettra aux parents plus réticents d’être rassurés ou de refuser que leur enfant ne participe à ces activités, mais cela permettra également d’initier la possibilité d’un dialogue entre vos élèves et leurs parents en lien avec la santé sexuelle. Il pourrait également être intéressant pour vous, si le temps vous le permet, de parler de ces cours lors d’une réunion de parents ou lors de la remise des bulletins et ainsi de pouvoir répondre de vive voix aux diverses interrogations des parents. Afin de mieux vous préparer à répondre aux questions des parents concernant l’éducation à la santé sexuelle, vous pouvez consulter le site masexualite.ca qui contient plusieurs documents intéressants destinés aux enseignants.
Présentation du cours d’éducation à la santé sexuelle En tout début d’activité de préparation, vous devriez faire une brève présentation aux élèves de ce qu’est un cours d’éducation à la santé sexuelle, surtout s’il s’agit de votre premier cours de santé sexuelle avec vos élèves. Ainsi, vous pourriez leur annoncer que le sujet dont vous parlerez avec eux et sur lequel vous réaliserez ensemble diverses activités peut mettre certains élèves mal à l’aise et que cela peut également en faire rire quelques-uns. Expliquez-leur qu’ils ne sont pas les seuls à se sentir ainsi, que c’est le cas de la majorité des enfants de leur âge et que vous vous sentiez également ainsi à leur âge. Vous pourriez également leur expliquer comment fonctionnaient les cours d’éducation sexuelle que vous avez suivis. Dites-leur que l’une des raisons pour lesquelles vous en parlez avec eux, est qu’il s’agit d’un sujet très important et avec lequel ils devront, un jour, être à l’aise pour en parler avec les autres.
Introduction au cours Afin de cerner les conceptions initiales de vos élèves en ce qui concerne le thème de la grossesse, voici une liste de questions. Celles-ci pourraient être posées à tout le groupe avant de débuter les activités d’apprentissage. Les réponses des élèves vous aideront à vous situer quant au niveau de compréhension de vos élèves et les aideront, eux, à structurer les idées qu’ils se font sur la grossesse et à entamer une réflexion. Ils pourront même se rendre compte que les autres élèves ne se font peut-être pas les mêmes idées qu’eux et, éventuellement même, complexifier leur propres conceptions.
Questions 1. Pourquoi les adultes peuvent-ils avoir des bébés et pas les enfants? 2. Qu’est-ce qui fait qu’un garçon est prêt, physiquement, à avoir un bébé? 3. Qu’est-ce qui fait qu’une fille est prête, physiquement, à avoir un bébé? 4. Comment se font les bébés? 5. Qu’est-ce qui fait que le bébé grandit? Où grandit-il exactement? 6. Se nourrit-il? Si oui : De quoi? Comment se nourrit-il? Si non : Comment fait-il pour vivre s’il ne mange pas? 7. Respire-t-il? Si oui : Comment? Si non : Comment fait-il pour vivre s’il ne respire pas? 8. Combien de temps le bébé reste-il dans le ventre de sa maman? 9. Est-ce que le bébé change pendant qu’il est dans le ventre de sa maman? 10. Comment sort-il du ventre de sa maman?
Dessins À la suite de ces questions, les élèves sont invités à dessiner un bébé qui n’a que quelques semaines à l’intérieur de l’utérus de sa mère. Dans un deuxième dessin, invitez-les à dessiner ce même bébé, à la fin de la grossesse. Invitez-les, s’ils le désirent et s’en sentent capables, à y illustrer les différentes parties qu’ils connaissent du système reproducteur de la femme et à les identifier dans chacun des deux dessins. Invitez-les également à représenter toutes les parties qui permettent au bébé de se nourrir et de respirer. Ces deux dessins vous permettront de mieux comprendre les conceptions de vos élèves afin d’ajuster votre enseignement.
Consultation d’illustrations et de documentaires en littérature jeunesse Une fois que les élèves vous ont remis leur dessin, vous pouvez leur montrer à votre tour différentes illustrations et différentes images ou représentations de l’embryon ou du fœtus dans le ventre de la mère que vous trouverez aisément sur Internet ou dans des documentaires en littérature jeunesse (vous pourrez alors spécifier aux élèves que l’on nomme le bébé, embryon, avant qu'il naisse et jusqu’à ce qu’il ait 8 semaines, puis fœtus, de 8 semaines jusqu’à ce qu’il naisse). À partir de ces schémas, faites remarquer aux enfants que l’embryon ou le fœtus est dans une sorte de poche que l’on appelle la poche des eaux. Cette poche est remplie de liquide. Le fœtus est également relié au placenta par le cordon ombilical. Le placenta prend quant à lui la forme d’une galette qui est intégrée à la poche des eaux. Essayez d’imaginer alors, avec les élèves, comment le fœtus peut faire pour se nourrir et respirer s’il baigne dans un liquide. Recueillez à nouveau les hypothèses des élèves. Attirer ensuite l’attention des élèves sur les systèmes reproducteurs de l’homme et de la femme présentés plus tôt et des différentes parties qu’ils contiennent chez les adultes. Mentionner alors que les parties telles qu’elles sont représentées sont à l’âge adulte et que celles-ci, à l’adolescence, ont encore à se développer. Après avoir donné un bref aperçu de chacune des parties des deux systèmes reproducteurs, amener les élèves à voir dans quelle partie du système reproducteur de la femme le fœtus se développe (l’utérus).
Réalisation des apprentissages Activité de réalisation : La conception ou comment se font les bébés? Intention : Amener les élèves à comprendre comment est conçu un enfant. Durée : 2 périodes de 50 minutes
Première période : Comment est conçu un enfant? La première étape de la réalisation des apprentissages consistera, pour les élèves, à comprendre comment est conçu un enfant, et ainsi à comprendre qu’il doit d’abord y avoir un rapport sexuel entre un homme et une femme. Lors de ce rapport, l’homme libère des spermatozoïdes dans le vagin de la femme. Ces spermatozoïdes sont fabriqués par l’homme et serviront à féconder l’ovule qui est fabriqué par la femme. Une façon intéressante pour les élèves d’en venir à comprendre ces choses est de se les faire expliquer lors d’une discussion qui peut être accompagnée de dessins, schémas ou illustrations que vous aurez utilisés lors du cours précédent. Sachez que vous serez peut-être, pour certains de vos élèves, la première personne qui ose en parler avec eux. Il se peut donc que vous ayez toutes sortes de réactions de la part de vos élèves. Il se peut également que vous soyez un peu mal à l’aise avec le sujet, mais dites-vous que les élèves seront bien heureux de pouvoir en parler avec quelqu’un de confiance comme vous. Les choses peuvent être expliquées très simplement, comme ceci, ou dans vos propres mots : « Pour qu’un bébé vienne au monde, les deux parents doivent avoir eu une relation sexuelle. Dans la majorité des cas, ces deux personnes s’aiment et se sentent prêtes à avoir un enfant. Pour ce faire, l’homme et la femme doivent tout deux être d’accord. Ils auront quelques instants d’intimité, ils seront seuls et, à un moment, l’homme entrera son pénis dans le vagin de la femme. Il y éjaculera, c’est-à-dire que du sperme, qui contient des millions de spermatozoïdes, sortira (vous pouvez alors dessiner au tableau ce à quoi peut ressembler un spermatozoïde et expliquer qu’il est impossible d’en voir un à l’œil nu, ils sont trop petits). Les spermatozoïdes se déplaceront alors dans le vagin de la femme et se rendront jusqu’à un ovule qui est dans les trompes de Fallope. Cet ovule a été produit par un des deux ovaires à un moment précis d’un cycle chez la femme (nous en reparlerons plus tard). Un seul des spermatozoïdes pénètrera dans l’ovule et formera une première cellule qui commencera à se diviser en des milliers et des millions de cellules. Pour se développer, cet embryon, c’est ainsi que l’on appelle le bébé à ce moment, ira se loger dans l’utérus de la mère. » Avec ce récit, que vous pourrez adapter, vos élèves en auront déjà beaucoup à essayer de se représenter. Il serait d’ailleurs intéressant de les amener à poser des questions à différents moments de votre explication et ainsi de prendre des pauses pour vous assurer une certaine compréhension de la part de vos élèves. Cela pourra également vous permettre de vous réajuster au besoin. Vous pourrez mieux envisager comment votre explication est comprise si les élèves discutent avec vous. Il serait également intéressant d’envisager l’exploitation, à ce moment de la SAÉ, d’un documentaire en littérature jeunesse. Le documentaire pourrait être lu avec les élèves ou consulté en partie (les documentaires s’adressant à ce groupe d’âge étant relativement longs). Plusieurs images fournies dans les documentaires pourraient vous être utiles afin d’appuyer vos propos. Pour terminer la première période de l’étape de réalisation des apprentissages, en équipe, les élèves auront à replacer en ordre les différentes étapes de la conception d’un enfant. Les élèves disposeront alors d’une dizaine de minutes pour tenter de remettre en ordre les petites cartes que vous aurez préalablement découpées et remises à chacune des équipes. Une fois le travail terminé dans chacune des équipes, vous pourrez procéder à une vérification en grand groupe.
Deuxième période : Cycle ovarien et étapes de croissance du bébé Lors de la deuxième période de réalisation des apprentissages, deux thèmes importants seront traités : le cycle ovarien de la femme et les différentes étapes de la croissance du bébé, de la conception à la naissance. Le premier thème, le cycle ovarien, sera également abordé sous forme de discussion. Voici une liste de questions à poser à vos élèves afin d’entamer cette discussion : 1. Que veut-on dire quand on dit qu’une fille est menstruée? 2. À partir de quel âge, environ, une fille commence à être menstruée? (Il est à noter que la question vise entre autres à rassurer les filles qui seraient inquiètes d’être menstruée ou de ne pas l’être. Il faut donc être très prudent dans la façon d’aborder le sujet puisque la plupart des filles de la classe, qu’elles soient menstruées ou non, cherchera à se faire rassurer. Il faudra alors dire qu’il est normal de ne pas encore être menstruée tout comme il est normal de l’être, chaque fille est différente et chaque fille sera menstruée un jour, il n’y a pas de souci à se faire. Invitez également celles qui ont des inquiétudes par rapport à cette question à venir vous en parler après le cours.) 3. D’après vous, pourquoi les filles sont menstruées? C’est à partir de cette dernière question que vous pourrez entamer la discussion sur le cycle ovarien. Le but de la discussion est, d’abord, de faire comprendre ceci aux élèves : À partir du moment où une fille est menstruée, elle peut concevoir un enfant. Les menstruations sont en fait constituées du sang qui servirait à aider au développement du bébé dans l’utérus. Lorsqu’aucun bébé ne se développe dans l’utérus, le sang qu’il contient est simplement évacué, et ce, à la fin d’un cycle que l’on appelle ovarien (ou menstruel), qui dure environ un mois (la durée peut varier d’une fille à une autre). Afin de poursuivre la discussion, vous pouvez utiliser la section La vie après la puberté (Tout sur les menstruations, le cycle menstruel) du site masexualité.ca pour adolescents. Elle contient entre autres un schéma du cycle menstruel de la femme qui pourrait vous aider à bien expliquer les différentes étapes du cycle ovarien. Vous pourriez également utiliser un documentaire en littérature jeunesse afin de compléter vos explications. Le but de la discussion qui suit n’est pas que les élèves comprennent tout du cycle ovarien, mais vous pouvez tout de même vous assurer de mentionner ceci et vous assurer que les élèves ont compris ce qui figure en gras dans la liste : - Les filles sont menstruées selon un cycle qui dure environ 28 jours (certains disent tout simplement qu’il dure environ un mois). - Ce cycle débute avec les menstruations. - Vers la moitié de ce cycle, c’est-à-dire aux alentours du 14e jour, un ovule est libéré par un des deux ovaires. C’est à ce moment qu’il est le plus probable pour la femme de tomber enceinte. - Cet ovule se déplace par les trompes de Fallope jusque dans l’utérus. - Si un spermatozoïde rencontre l’ovule, il le fécondera, c’est-à-dire qu’il entrera à l’intérieur de celui-ci pour former une seule cellule. Donc, si l’homme et la femme ont une relation sexuelle et que l’homme éjacule dans le vagin de la femme, il y a de très fortes chances qu’ils conçoivent un bébé à ce moment du cycle menstruel. Malgré tout, la femme peut tomber enceinte à d’autres moments de son cycle. - En même temps que l’ovule se déplace, l’utérus épaissit, il se gorge de sang. - Si l’ovule est fécondé, il ira s’attacher aux parois de l’utérus gorgé de sang et se développera en embryon puis en fœtus, et ce, pendant neuf mois. - Si l’ovule n’est pas fécondé, soit parce qu’il n’y a pas eu de relation sexuelle ou parce que la relation sexuelle était protégée, l’ovule sera évacué du corps en même temps que le sang des menstruations et le cycle recommencera. Vous pourriez ajouter que le garçon ne possède pas de cycle comme la fille. Les spermatozoïdes qu’il développe le sont continuellement dans les testicules. C’est également à cet endroit qu’ils sont entreposés. À la fin de la discussion, vous devriez spécifier que les gens utilisent des moyens de protection lorsqu’ils font l’amour et qu’il est très important d’en utiliser, à la fois pour ne pas tomber enceinte et pour ne pas attraper ou donner des infections transmissibles sexuellement (ITS). Bien qu’il y ait moins de chances, une fille peut tomber enceinte même si elle n’est pas encore menstruée et même si elle n’est pas dans la période de son cycle dite d’ovulation. Aussi, certaines infections peuvent ne pas être connues de la personne qui les a. Une personne peut donc être infectée sans le savoir et être contagieuse si elle a une relation sexuelle non protégée. Il est donc important de toujours se protéger lorsque l’on fait l’amour. Si vos élèves désirent en savoir plus sur les différents moyens de contraception et même s’ils n’en manifestent pas l’intérêt, vous pouvez leur donner leur l’adresse suivante masexualite.ca afin qu’ils puissent s’informer sur les différents aspects qui entourent leur sexualité (le site contient une section complète pour les adolescents). Dites-leur également qu’ils ne doivent pas hésiter à consulter leurs parents, leur médecin, leur pharmacien, vous-même ou une personne en laquelle ils ont confiance pour répondre à leurs questions. Il pourrait être très intéressant de suggérer aux filles de consulter, lorsqu’elles seront à la maison, le site masexualité.ca à l’adresse suivante http://www.masexualite.ca/adolescents/la-vie-3-1.aspx, si elles veulent en savoir plus sur les menstruations, les produits à utiliser, les crampes menstruelles, etc. Vous pourriez même en imprimer quelques exemplaires et les rendre disponibles à vos élèves. La période se terminera par un jeu très simple (il est à noter que si le temps vous manque, ce jeu peut aussi être fait lors d’une période d’atelier ou lorsque certains élèves ont terminé leur travail). Seuls ou en équipe, les élèves devront replacer dans l’ordre les étapes du développement du foetus, de la conception à la naissance (JeuDeveloppementEmbryonFoetus). Il s’agit donc de faire une brève introduction sur la façon dont le fœtus se développe dans le ventre de sa mère. Ce thème fera également l’objet de l’activité de réinvestissement.
Évaluation : Nous vous proposons ici une évaluation d'une durée approximative de 30 minutes qui pourrait être utilisée afin de vérifier l'atteinte des objectifs d'apprentissage par les élèves. Cette évaluation pourrait être faite lors du test de la semaine ou à un autre moment que vous jugerez opportun.
Intégration et réinvestissement des apprentissages Activité d’intégration et de réinvestissement : Le développement de l’embryon et du fœtus Intention : Que les élèves comprennent qu’à partir d’une seule cellule, un embryon peut se développer en fœtus, puis devenir un bébé naissant. Durée : 1 période ou plus de 50 minutes
Comme réinvestissement à cette SAÉ sur la grossesse, les élèves auront à imaginer, seul ou en équipe, la façon la plus réaliste possible de représenter le fœtus dans l’utérus de la mère. Ainsi, ils devront trouver comment ils représenteront le fœtus (pâte à modeler, bébé jouet, tissus rembourré, etc.), l’utérus (sac, contenant de plastique, bol, etc.) et les autres éléments qui leur semblent importants (par exemple le placenta, le cordon ombilical ou le liquide amniotique, etc.). Ils devront, à partir de ce modèle, tenter d’expliquer comment le fœtus se nourrit et respire. Vous pouvez permettre aux élèves de faire des recherches sur Internet ou dans les livres de la bibliothèque afin d’intégrer à leur modèle le plus d’informations pertinentes possibles. De nombreuses vidéos sur le développement du fœtus sont également disponibles sur Internet. Un film « L’Odyssée de la vie » est également disponible pour achat par les écoles sur le site de radio-canada. Ce film permettra aux enfants de se représenter les différentes étapes du développement de l’embryon et du fœtus. Une fois les modèles terminés, les élèves auront à les présenter brièvement aux autres élèves en tentant d’expliquer comment fait le fœtus pour se nourrir et respirer dans l’utérus de sa mère. La grille d’évaluation suivante pourra vous permettre d’évaluer les élèves en fonction des diverses compétences ciblées.
Note importante : Il pourrait être plus efficace d’expliquer aux élèves ce qu’ils auront à faire quelques jours avant l’activité afin que ceux-ci puissent apporter du matériel de leur choix de la maison et peut-être même entamer leurs recherches.
Activités supplémentaires Différentes activités supplémentaires pourraient être réalisées avec vos élèves afin de réinvestir les apprentissages réalisés. En voici quelques suggestions : 1. Visite d’une femme enceinte dans la classe. Les élèves peuvent lui poser des questions qu’ils ont préparées. 2. Dresser, en groupe, une liste de questions que les élèves pourraient poser à leur mère au sujet de sa ou ses grossesse(s). 3. Visiter une clinique de santé ou une pharmacie afin d’y repérer les ressources et produits en lien avec la santé sexuelle qui sont disponibles. 4. Rencontrer l’infirmière de l’école. Ahlgrim, Carie jo. 2001. «A comparison study of children’s cognitive understanding of conception and birth : England, Sweden, The Netherlands, and United States». Thèse de doctorat, Maine, Université du Maine, 99 p. Borten-Krivine, Irène. 2001. Ados, amour et sexualité : version fille. Paris : Albin Michel, 231 p. Dumont, Virginie. 2004. Questions d’amour, 11-14 ans. Paris : Nathan, 71 p. De Vecchi, G. et Giordan, A. 1989. L’enseignement scientifique : comment faire pour que « ça marche »? Nice : Z’éditions, 272 p. Goldman, Ronald et Goldman, Juliette. 1982. Children’s sexual thinking. London, Boston, Melbourne and Henley : Routledge and Kegan Paul. Inconnu. 2009. Wikipédia : Cordon ombilical. En ligne. <http://fr.wikipedia.org/wiki/Cordon_ombilical>. Consulté le 10 janvier 2010. La société des obstétriciens et gynécologues du Canada. 2009. Ma sexualité. En ligne. <http://www.masexualite.ca/>. Consulté le 19 novembre 2009. Mairesse, Yves. 2009. Un peu d’informatique et d’autres choses : Développement de l’embryon et du fœtus humain. En ligne. <http://sio2.be/cours/bio5/ch2.htm>. Consulté le 10 janvier 2010. Mimoun, Sylvain. 2001. Ados, amour et sexualité : version garçon. Paris : Albin Michel, 183 p. Ministère de la santé et des services sociaux du Québec. 2005 (hiver). Ça s’exprime. En ligne. <http://publications.msss.gouv.qc.ca/acrobat/f/documentation/2004/04-314-02.pdf>. Consulté le 15 octobre 2009. Raith-Paula, Elisabeth. 2005. Que se passe-t-il dans mon corps? : guide à l’usage des jeunes filles. Paris : Oskar, 129 p. Rotermann, Michelle. 2005. Relations sexuelles, condoms et MTS chez les jeunes : Rapports sur la santé, vol. 16, no 3, p. 47-53. En ligne. <http://www.statcan.gc.ca/pub/82-003-x/2008003/article/10664-fra.pdf>. Consulté le 1er novembre 2009. Sargueil-Chouery, Sylvie. 2006. Questions intimes de filles. Paris : De La Martinière jeunesse, 106 p. Sargueil-Chouery, Sylvie. 2006. Le zizi : questions et réponses. Paris : De La Martinière jeunesse, 107 p. Tavernier, Nils et Frydman, René (dir). 2005. L’Odyssée de la vie. Film. Paris : France 2 et Transparences production. Vaisman, Anne. 2008. Questions de garçons, les copains, la famille et moi. Paris : De La Martinière jeunesse, 105 p. Vulgaris-médical. (2010). Vulgaris-médical, Placenta. En ligne. <http://www.vulgaris-medical.com/encyclopedie/placenta-3685.html>. Consulté le 10 janvier 2010.
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